DE QUELQUES BRÈCHES DANS L’OPPOSITION
DE L’ÊTRE ET DU NON-ÊTRE

Vinciane Despret, Philosophe

21 AVRIL 2018 – FRAC, Marseille

17h Conférence : De quelques brèches dans l’opposition de l’être et du non-être
18h30 Apéro Mundi

Entrée libre – Réservation conseillée
Voir Infos pratiques


Le constat des sciences sociales selon lequel la frontière entre la vie et la mort aurait été, ces dernières années, considérablement brouillée – notamment avec la sophistication de technologies médicales prolongeant artificiellement la vie et créant des personnes mortes dans des corps vivants – pourrait recevoir de plus amples confirmations avec, à présent, la possibilité d’une carrière post-mortem virtuelle offerte par les nouvelles technologies.
Ces dispositifs induiraient toujours selon les sciences sociales la confusion entre état de vivant et état de mort. Cette hypothèse, souvent critique, repose sur une conviction non-interrogée : la frontière entre ce qui constitue le fait d’être vivant et celui d’être mort serait une frontière naturelle, et le passage d’un état à l’autre serait de l’ordre du tout ou rien.
Or, si on interroge les personnes au sujet de la possibilité des relations avec les défunts, l’on s’aperçoit que nombre d’entre elles, dans une tradition prétendument désenchantée, n’ont jmais cessé d’explorer ce que l’anthropologue Maurice Bloch appelait si joliment : les brèches dans l’opposition de l’être et du non-être

Philosophe des sciences, Vinciane Despret s’est spécialisée dans l’éthologie – l’étude du comportement des animaux – et l’anthropologie. Aujourd’hui chercheur et professeur à l’Université de Liège, elle lie ces disciplines pour tenter de cerner « les conséquences politiques de nos approches théoriques », que ce soit à travers l’étude de notre relation à la vie animale comme des pratiques de connaissances chez les scientifiques. Elle s’intéresse actuellement à la relation de nos sociétés avec la mort. Dans la lignée des philosophes Bruno Latour et Isabelle Stengers, elle développe une pensée foisonnante et d’une grande acuité sur ce qui nous lie au vivant.
Commissaire de l’exposition « Bêtes et hommes », à la Grande halle de La Villette, à Paris, son travail a été plusieurs fois distingué (prix des humanités scientifiques par Sciences Po, à Paris ; prix du Fonds international Wernaers pour la recherche et la diffusion des connaissances).
www.vincianedespret.be
Bibliographie (sélection) : Le chez-soi des animaux, Actes sud, 2017 ; Au bonheur des morts, La Découverte, 2015 ; Que diraient les animaux si… on leur posait les bonnes questions ? , La Découverte, 2012 ; Les faiseuses d’histoire, avec I. Stengers, La Découverte, 2011 ; Penser comme un rat, Quae, 2009.