Quelles temporalités imaginer pour une gouvernance efficace appliquée à la transition écologique ?
Les mécanismes de gouvernance de nos sociétés libérales oscillent entre deux types de mécanismes : des mécanismes qui concentrent les pouvoirs de manière à permettre une transformation radicale de la société (sur le modèle du centralisme hérité de la Révolution française) ; et des mécanismes qui, au contraire, organisent des contre-pouvoirs de manière à prévenir des changements trop brutaux (sur le modèle du système des pouvoirs aux Etats-Unis). Or, la transition écologique suppose de sortir de ce dualisme : elle exige une capacité certes à envisager une transformation d’ensemble, mais aussi à prendre en compte les résistances et l’incertitude – car, si nous savons quel est l’objectif, les moyens d’y parvenir demeurent débattus. Depuis cette analyse, Olivier de Schutter préconise de concevoir une gouvernance expérimentale, qui avance par tâtonnements, en recherche permanente de solutions, et situe les mesures de court terme dans une trajectoire de long terme.