Face aux défis de notre époque, il semble urgent reconnecter la cuisine à l’école, aux mondes des « choses », du vivant et des personnes.
La cuisine à l’école est en effet un domaine où peuvent s’éprouver quotidiennement des relations avec des formes plurielles du vivant. Cependant, depuis la fin du XXe siècle ces liens se sont singulièrement défaits. Au nom de la maîtrise du risque sanitaire, de la rationalisation budgétaire et de la norme diététique, les cantines scolaires ont majoritairement glissé vers l’industrialisation.
Interrogeant les liens de l’école avec les enjeux de l’environnement, Geneviève Zoïa a étudié de près ces évolutions. L’anthropologue estime qu’en mettant à distance la cuisine, c’est à la fois la terre, le corps et le vivant que l’école continue d’expulser.
Elle met au jour la manière dont les catégories du sauvage et du domestique y ont été expulsées depuis plus de 25 ans, selon une logique qui vise à civiliser en exorcisant le sauvage, à classer en déconsidérant les liens, à intellectualiser en discréditant le matériel et l’observation, à privilégier enfin l’esprit en dénigrant les sens et les émotions.
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